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— Admis à la Cour, je suivais le Roi dans toutes ses promenades.

Un jour, il fut capturé par des chasseurs de fauves. Je le suivis fidèlement dans sa captivité ; et fus vendu en méme temps que lui, à un dompteur qui nous fit travailler et nous exhiba dans son établissement.

Sur ces entrefaites, le Roi mourut ; et je pus m’enfuir grâce à la complicité d’une cigogne qui retournait en France et que mon triste sort avait apitoyée.

Elle me prit donc en charge sur son dos et me déposa au beau milieu d’une prairie provençale parmi les fleurs printanières…

Et voilà l’histoire du petit caneton que je suis.

— Vive Toutenbec, s’écria Anatole, en renfonçant ses larmes.

— Vive Toutenbec, répondit l’assistance enthousiasmée.

Et chacun, tout en commentant l’odyssée du pauvre caneton, se sépara pour regagner, bien tranquillement, écuries, vacheries, poulaillers et clapiers.

Accompagné de son brave ami Anatole, le jeune héros fit un petit tour dans le pays.