Page:Rabier - Anatole, 1935.djvu/16

Cette page n’a pas encore été corrigée

Bagou n’en continua pas moins l’annonce du programme ; mais, cette fois, sans conviction.

Quant au médecin Oscar, il commençait à trembler un peu pour sa réputation et beaucoup pour sa vie.

— Voici maintenant, Mesdames et Messieurs, cria le perroquet, le célèbre Alozius, des Monts de l’Oural. Ce réputé personnage va se permettre le luxe de dompter devant Sa Majesté un trio d’animaux bien connus pour l’efficacité de leurs terribles défenses, qui défient la dent des fauves et la gueule des reptiles…

Dès que fut terminé cette emphatique présentation, on vit s’avancer un ours, accompagné de trois hérissons.

— Encore un qui va se moquer de moi, grogna le Roi.

Prenant alors un air important, l’Ours Alozius déclara :

— Voyez ces animaux terribles, tout carapaçonnés de dards acérés et meurtriers ? Eh bien, à ma voix formidable comme le tonnerre, ils se rouleront en boule. L’ours se mit à grogner ; et les trois hérissons se mirent en boule.

L’exercice était terminé : Alozius salua et sortit avec ses trois hérissons qui avaient repris leur forme habituelle.