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Le caneton suivit Anatole.

— Je vais te présenter, lui dit-il, aux animaux de la ferme que j’habite ; car il est bon d’avoir en plus d’un ami, des connaissances nombreuses et de bonnes relations.

— Oui.

— Comment t’appelles-tu ?

— Quand je suis né, maman m’a souhaité bienvenue en criant : « Tiens voilà Toutenbec. »

— Toutenbec, répéta Anatole en se mettant à rire… ça, c’est un joli nom.

Et, devisant ainsi, nos deux nouveaux amis arrivèrent à la ferme, où, le long d’un mur, quantité d’animaux se reposaient.

Tous connaissaient Anatole.

Le porcelet s’approcha d’eux et leur dit, en désignant le caneton.

— Permettez-moi de vous présenter mon nouvel ami Toutenbec.

De part et d’autre, on s’adressa force compliments, et le nouveau venu se trouva vit l’aise dans cette ferme dont les habitants lui semblaient nettement sympathiques.

— D’où viens-tu, ami ? interrogea le chien Faraud.

— Il va nous le dire, répondit Anatole.

— Oui, dit la vache Adélaïde, c’est cela. Que ton ami raconte un peu son histoire.

— Nous demandons qui est ce Toutenbec, ajouta l’âne Retord.

— Oui… Oui… clamèrent les autres camarades. Nous réclamons l’histoire de Toutenbec.

On fit cercle autour du caneton, qui commença ainsi son récit :

Eh bien, voici, dit-il. Je n’étais pas encore sorti de l’œuf que déjà le Destin m’avait marqué,