qu’il alluma et, après avoir posé son pétard par terre bien en évidence, il s’assit sur un petit banc et alluma son cigare à la flamme de la bougie.
Il avait fait tout cela fort ostensiblement, et en cherchant, bien entendu, à éveiller l’attention de Caramel, qui, derrière sa fenêtre, était toujours à l’affût de ce qui se faisait dans la maison.
Car on pense bien qu’après des frasques aussi souvent répétées, mons Caramel était le plus souvent enfermé à double tour dans l’appartement du bon M. Picrate.
Mais pas si enfermé, cependant, qu’il ne pût, quand la tentation était trop forte, s’échapper le plus facilement du monde.
Caramel ne perdit donc pas une miette du spectacle que lui donnait Cadet, et dès la première seconde, il avait quitté l’appartement du bon M. Picrate, et, à pas de loup, il s’en était venu épier les faits et gestes de Cadet.
Quand il eut vu le méchant galopin allumer son cigare et en tirer une énorme bouffée de fumée, l’âme de Caramel s’emplit aussitôt d’une formidable admiration, en même temps que d’un désir incommensurable d’en faire autant.
Justement, voici Cadet qui sort, le cigare au bec, tout comme un dandy.
Aussitôt Caramel bondit, cherche, furette et trouve le pétard que, dans sa candeur naïve, il prend pour un cigare.
Oh ! il n’est pas embarrassé, Caramel ! Il a suivi tous les gestes de Cadet et n’en a pas perdu un seul ! Il sait comment on opère.
Aussi, il prend le soi-disant cigare, le porte à sa bouche, puis l’approche de la bougie pour l’allumer.
Tiens ! qu’est-ce que cela ? Le cigare de Cadet n’a pas agi de la même façon !