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la houe, comme l’on faict les febves en France, avec une cerfouette, lesquelz œufz germent en la terre et jectent une tige haulte de plus d’une lance, laquelle produict des cosses longues d’une toyse, et y a en chascune cosse trente ou quarante œufz du moins.

Desquelz ceulx du pays vivent, car ilz n’ont point d’aultre fruict que lesdictz œufz, lesquelz sont plus gros, sans comparaison, que les œufz d’une oye, et sont fort bons et de bonne digestion, et engendrent bon sang, comme je sçay par expérience. Le pays est nommé par les habilans l’isle des Coquardz.


Comme Panurge arriva en ung pays plat, qui n’est point labouré, mais fort fertil, là où croissent les pastez chauld, et d’une nuée dont tombent les alouettes toutes rosties, et comme l’on y couvre les maisons de tartelettes toutes chauldes.

CHAPITRE XIX.


DE l’aultre part de l’ung desdictz fleuves, il y a ung aultre grand pays plat qui est fort fertil, mais il n’est point labouré ; toutesfois il y croist si grande abondance de petiz pastez tous chauldz que c’est une chose’