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notice biographique sur rabelais

tels barbouilleurs de parchemin ». Le cardinal du Bellay et l’évêque de Màcon, dont il était le commensal ordinaire, s’offrirent à employer en sa faveur « non seulement leurs paroles, mais entièrement le nom du Roy. » Ce puissant appui lui fut inutile, et Rabelais rentra en France muni d’un induit rédigé dans les termes les plus favorables, où l’on rendait témoignage « de son zèle pour la religion et de sa science dans les lettres ».


Au mois de mars 1537 nous trouvons Rabelais à Paris, où il prend part à un banquet donné en l’honneur de Dolet ; celui-ci, poursuivi au sujet d’un meurtre commis à Lyon, le 31 décembre 1536, venait d’obtenir sa grâce. C’est Dolet lui-même qui prend soin de nous faire en vers latins le récit du repas ; il ne manque point à citer parmi les convives « François Rabelais, l’honneur de la médecine, qui peut rappeler les morts des portes du tombeau, et les rendre à la lumière ». Sans s’attarder à Paris, Rabelais s’empresse d’aller reprendre à Montpellier ses occupations médicales. Les registres de la Faculté nous apprennent qu’il passa sa licence le 3 avril 1537, son doctorat le 22 mai de la même année, et qu’il interprétait, le 27 septembre, le texte grec des Pronostics d’Hippocrate. En 1540, le cardinal du Bellay fait entrer Rabelais au couvent de Saint-Maur-les-Fossés. Une difficulté se présentait : l’induit de Paul III avait autorisé Rabelais à entrer dans un couvent de Bénédictins ; mais Saint-Maur, devenu collégiale, était destiné à recevoir non des moines, mais des chanoines. Rabelais