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notice biographique sur rabelais

plume et par le pinceau il voulait décrire si bien l’aspect de Rome, qu’il en pût toujours avoir les sites et les monuments sous les yeux, son beau voyage terminé. Avant le départ il avait eu soin de recueillir dans les écrivains grecs et latins quantité de notes qu’il emportait avec lui. Sur plus d’un point, son attente se trouva trompée. L’Italie ne lui offrit aucune plante, aucun animal qui ne lui fût déjà connu. Il ne mentionne, comme digne d’attention, qu’un platane qui ombrageait la grotte de Diane Aricie dans le voisinage du Mont Albain. Mais les recherches archéologiques le passionnèrent si bien qu’il méditait d’écrire une Topographie de Rome antique. Du Bellay encourageait ses recherches, achetait même une vigne étendue, y faisait commencer des fouilles. Nicolas Le Roy et Claude Chappuis, attachés comme Rabelais à la maison de l’ambassadeur, s’associaient avec zèle à ces études. Marliani les prévint en publiant son livre. Rabelais se résigna très philosophiquement, remercia même plaisamment Marliani de lui avoir rendu le même service que Lucine apporte aux femmes en mal d’enfant, en lui épargnant l’accouchement toujours pénible. Il fit mieux, et quand il reçut à Lyon où il était retourné l’ouvrage de Marliani, pour montrer mieux sa bonne grâce, il écrivit pour ce livre l’intéressante préface où nous avons puisé ces détails.


Nous ne savons à quelle date il convient de rapporter un mystérieux épisode de la vie de Rabelais, attesté d’une façon irrécusable par huit petites pièces de vers latins de