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notice biographique sur rabelais

avoir régularisé sa situation ecclésiastique, rentre en France, traverse Paris, gagne Montpellier où il prend sa licence en médecine le 3 avril (1539) puis le doctorat le 22 mai suivant ; et commente en septembre les Pronostics d’Hippocrate sur le texte grec. Il fait en public la dissection du cadavre d’un criminel, fort peu de temps après les premières tentatives, jugées si hardies, d’André Vesale. En 1540, par la protection de Jean du Bellay, et avec un nouvel indult du Saint-Siège, il entre dans la collégiale des chanoines Bénédictins de Saint-Maur-les-Fossés, qu’il appelle (dans l’épître à Odet de Chatillon en tête du quart livre) « paradis de salubrité, aménité, sérénité, commodité, délices, et tous honestes plaisirs de agriculture et vie rusticque ». Un autre eût voulu vieillir dans ce « paradis ». Rabelais ne fit que le traverser. Mais après ce rapide aperçu, revenons avec plus de détails sur l’histoire de ces six années si accidentées (1534-1540).


La dédicace latine de la Topographie de Rome antique par Marliani nous offre force détails intéressants. Après avoir exprimé en termes émus sa reconnaissance envers Jean du Bellay qui l’avait attaché à lui durant ce voyage, Rabelais nous expose le plan d’études qu’il s’était tracé. Il se proposait de visiter les savants en réputation dans les diverses villes qu’il traverserait. Toujours zélé pour tout ce qui intéressait sa profession, il voulait connaître les plantes, les animaux, les remèdes qui manquaient encore à la France, et abondaient, disait-on, en Italie. Par la