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notice biographique sur rabelais

compati aux souffrances de votre couple amical, quand vous vous plaigniez d’être troublés par les coryphées de la congrégation, et d’être empêchés de lire les ouvrages grecs ; mais j’ai appris d’un de ceux de la communauté que je chéris le plus, et que je connais pour un amateur du beau, qu’on vous avait rendu à tous deux ce que vous adorez ; je veux dire ces livres enlevés arbitrairement ; et qu’ainsi vous êtes rétablis dans la sécurité et la paix d’autrefois. » Le reste de la lettre, d’ailleurs fort curieux, s’écarte un peu de notre sujet. Budé y revient à son thème de prédilection, l’éloge de la langue grecque, qu’il regarde à la fois comme la plus belle portion et l’instrument le plus efficace de cette science encyclopédique si chère à la Renaissance et à son correspondant Rabelais. Il défend les hellénistes de tous les crimes dont on les accuse, et surtout du crime de luthériser, ainsi qu’il ose dire, en introduisant dans son grec, si pur d’ordinaire, ce néologisme audacieux et nécessaire.

Une épître latine de Pierre Amy à André Tiraqueau[1] nous apprend qu’Aymery Bouchard, président à Saintes, avait retiré chez lui Amy, selon toute apparence au moment de sa fuite. Mais si heureux qu’il se trouve dans cette retraite, il regrette ceux qu’il a quittés : « J’éprouve une violente contrariété, dit-il, lorsque je prévois que, si j’ai dû, dans l’intérêt d’Aymery, rester longtemps éloi-

  1. Insérée en tête d'un livre d’Aymery Bouchard, Τῆς γυναιϰείας φύτλης adversus Andream Tiraquellum.