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notice biographique sur rabelais

de s’en remettre au hasard. Il avait consulté, sans trop y croire, les « sorts virgiliens » et leur avait obéi. Aussi Rabelais, énumérant les réponses justes et favorables qu’ils ont quelquefois fournies, a-t-il soin de remarquer que leur conseil s’est trouvé prudent « en M. Pierre Amy, quand il explora pour sçavoir s’il eschapperoit de l’embusche des Farfadetz, et rencontra ce vers. (Aeneid. 3.)

Heu ! fuge crudeles terras, fuge littus avarum.
Laisse soudain ces nations barbares,
Laisse soudain ces rivages avares.

Puis eschappa de leurs mains sain et saulve. »

Immédiatement après la lettre que nous venons d’analyser, on trouve dans le recueil de 1522 une lettre de Budé à Rabelais qui reproduit, plutôt qu’elle ne les complète, les faits que nous venons de rapporter.

Rabelais, n’ayant obtenu depuis longtemps aucune réponse à ses nombreux envois, avait pris le parti de faire remettre directement à Budé par Tiraqueau une lettre que Budé reçut à son arrivée à Paris, au retour d’un voyage fait à la suite de la cour. Budé, dans sa réponse à cette lettre, cherche à se disculper ; il affirme qu’en douze mois il n’a reçu qu’une seule lettre, à laquelle, à la vérité, il n’a point répondu, mais qui, par son contenu, ne demandait pas impérieusement une réponse. Il ignorait d’ailleurs le lieu de résidence de Rabelais : « Je ne pus apprendre, ajoute-t-il, dans quelle communauté résidait l’excellent Amy, votre fidèle Pirithoüs et Pylade. J’ai