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notice biographique sur rabelais

raconte, dit formellement[1] : « Messire François Rabelais a été novice en ce couvent, du quel aussi il faict mention au Ier livre de son Gargantua[2]. » On croit que c’est à la Baumette que Rabelais connut les frères du Bellay, qui devinrent ses protecteurs sans jamais cesser d’être ses amis ; et Geoffroy d’Estissac, plus tard évêque de Maillezais.

De la Baumette, Rabelais vint au couvent des Cordeliers de Fontenay-le-Comte. C’est là qu’il commence à rassembler ce trésor de connaissances infiniment variées, dont la richesse étonne ses lecteurs. M. Eugène Noël applique à Rabelais ce que Rabelais dit de Gargantua : « Le voyant estudier et proffiter, eussiez dict que tel estoit son esprit entre les livres, comme est le feu parmy les brandes, tant il l’avoit infatigable et strident. »

Rabelais dut rester à Fontenay environ quinze ans (de 1509 à 1524) ; il y acheva son noviciat, et y franchit successivement tous les degrés de la hiérarchie ecclésiastique, jusqu’à la prêtrise inclusivement, Benjamin Fillon[3] nous le montre signant le 5 avril 1519, en qualité de frère mineur, l’acte d’acquisition de la moitié d’une auberge de Fontenay-le-Comte, vendue aux Cordeliers de cette ville. Parmi les signataires de l’acte, au nombre

  1. Dans son ouvrage manuscrit sur Angers, Philandinopolis — conservé dans la Bibliothèque de cette ville, p. 82.
  2. Mention d’ailleurs bien vague, et qui atteste au plus que Rabelais visita la Basmette.
  3. Poitou et Vendée, article Fontenay-le-Comte, in 4°, 1861.