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commentaire

« Eſtant à Valence escolier en l’eſtude du droict, il a eſcript à l’imitation de Rabelais en ſon œuure de Pantagruel vn œuure en proſe non moins facetieux que de gaillarde inuention, contenant 17 chapitres, & intitulé Fanfreluche & Gaudichon, mythiſtoire Barragouyne, de la valeur de dix atomes, pour la recreation de tous bons Fanfreluchiſtes, imprimé à Lyon, in-8o par Iean Diépi. » La preuve n’est pas forte ; car Guillaume des Autels, l’écolier de Valence, aurait fort bien pu fabriquer les deux ouvrages. Il est vrai qu’il y a dans ce Ve livre, si informe et si faible dans son ensemble, certains chapitres ou plutôt certains passages que ni lui, ni aucun autre écrivain contemporain que nous connaissions n’aurait été capable d’écrire. C’est là le seul, mais très puissant argument qu’on puisse faire valoir en faveur de son authenticité, non pas complète, mais partielle. C’est ce qui faisait dire à Charles Le Normant, critique fort sincère et fervent catholique : « Il y a bien longtemps que j’aurais voulu que le cinquième livre ne fût pas de Rabelais ; mais la griffe de l’aigle y est empreinte. » (Rabelais et l’architecture de la Renaissance, p. 8)

Les critiques qui ont nié que le grand satirique fût pour quelque chose dans cette dernière production sont d’ailleurs assez nombreux. M. Paulin Paris ne s’est pas contenté d’établir contre M. Lacroix que le manuscrit du cinquième livre n’est pas de la main de Rabelais ; il a soutenu que l’ouvrage même n’était pas de lui : « Me sera-t-il permis de dire toute ma pensée. » Je ne crois pas que ce dernier livre soit de Rabelais ; il n’a pas la gaieté, les habitudes de style des premiers. » (Journal des Débats, 19 mars 1847). — Philarète Chasles (Journal des Débats, 17 juillet 1859) a été du même avis, ainsi qu’un érudit, si compétent en pareille matière que son autorité est d’un grand poids, Burgaud des Marets. Il est facile de voir, dans les notes de sa seconde édition de Rabelais, combien il croyait peu à l’authenticité de cette partie de l’œuvre de son