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commentaire.

Or, va, que mille charretées
De dyables te puiſſent emporter.

(Farce d’vng mary ialoux, Anc. Théât. Franc, i, p. 144)

« Ce que nous voyons que les preſcheurs que i’ay alleguez ci-deſſus diſent quelques fois, Ad omnes diabolos, ad triginta mille diabolos, c’eſt vu certain Latin dont le patron a eſté pris ſur noſtre François lequel bien ſouuent pour exagerer conte les diables par tant de mille chartées : diſant, ie le donne à trente mille chartées de diables, ou quarante, &c. » (Henri Estienne, Apologie pour Hérodote, ch. xiv, t. i, p. 197)

L. 31 : Baille moy ta bourſe. Il la demande en apparence pour se préserver des diables au moyen des croix que portaient les pièces de monnaie.

L. 32 : Ce que nagueres aduint à Ian Dodin. La Monnoye a rapporté dans le Ménagiana. (t. I, p. 368) l’original de ce conte :

De quodam Minoritano & alio.

Franciſcanus in alteram profundi
Ripam fluminis excipit ferendum
Quempiam nitidum comatulumque
(Parco huic Domine, rem minus ſilebo
Dignam publica quæ lit, atque fiat),
Impoſtumque humeris rogavit ipſe,
Cum ventum ad medium prope eſſet amnem
Franciſcanus, an is pecuniarum
Quicquam forſan haberet ? Ille habere
Se dixit, quibus hunc juvaret, amplas,
Affatim quoque aſymbolum cibaret.
Promiſſis nihil excitus vadator :
Neſcis ordinis, inquit, eſſe noſtri
Nos deferre pecunias vetari ?
Defertor minime hujus ipſe fiam.
Excuſſum ſimul hunc in amne liquit
Novi utrumque, & id audii ex utroque.

(Nic. Bartholomæi Lochienſis Epigrammata & Eidyllia, Parisiis, Cyaneus, 1532, 8°, liv. II, ft 22, vo.)