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commentaire.

Gargan, communiqua le nom de mont Gargan à la commune tout entière. Une partie seulement le garde aujourd’hui. »

Nous signalerons encore la mention suivante qui se trouve dans le Dictionnaire archéologique de la Gaule (époque celtique), au mot Alluyes, canton de Bonneval, arrondissement de Chateaudun (Eure-&-Loire) : « À deux cents mètres au sud des premières maisons du village, rive gauche du Loir, au lieu dit la Plaine d’Ambré, existe un demi-dolmen. Il est connu sous le nom de Pierre-Coupe ou Palet de Gargantua. »

Enfin, M. Joanne indique dans sa Bretagne (p. 481), « un dolmen appelé le Tombeau de Gargantua, » sur le territoire de Corlay (Côtes-du-Nord).

Les études plus nombreuses & surtout plus exactes d’histoire locale, qui se poursuivent de tous côtés, feront à coup sûr connaître une quantité de plus en plus grande de désignations du même genre.

En examinant le travail de Félix Bourquelot, M. Baudry avait fait remarquer[1] qu’au fond ces dénominations ne prouvent rien, parce qu’elles peuvent s’être introduites à une époque assez récente. « Trouve-t-on, dit-il, écrit quelque part avant le xvie siècle le nom de Gargantua ? »

M. Gaidoz, auteur d’une curieuse brochure intitulée Gargantua, essai de mythologie celtique[2], n’a pas tenu compte de cette grave objection.

« D’après lui, dit en analysant son ouvrage M. Gaston Paris[3], ce personnage n’est pas de l’invention de Rabelais ; il existait bien antérieurement dans la tradition populaire, comme le montre le grand nombre des lieux ou des monuments mégalithiques aux-

  1. Revue de l’Instruction publique du 19 mai 1859.
  2. Mémoire lu devant la Société de Linguistique dans les séances des 6 et 20 juin 1868. Extrait de la Revue archéologique. — Paris, Franck, 1868, in-8° de 20 pages.
  3. Revue critique du 22 mai 1869, 4e année, n° 21, pages 326-329.