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A MOXSEIGNEVR DE MAlLLEZAIS. 361

enuoyeray & n’y feray faulte. Mais ie fuis contrairuft de recourir encores à vos aulmofnes, car les trente Efcus qu’il vous pleuft me faire icy liurer font quafi venus à leur fin, & fi n’en ay rien defpendu en mefchanceté ny pour ma bouche, car ie bois & mengeue ordinairement chez Monf"’. le Cardinal du Bellay, ou Monf. de Mafcon. Mais en ces petites barbouilleryes de depefches & louage de meubles de chambre & entretenement d’habillemens s’en va beaucoup d’argent, encores que ie m’y gouuerne tant chichement qu’il m’eft poffible. Sy voftre plaifir efi : me enuoyer quelque lettre de change i’efpere n’en vfer que à voftre feruice, & n’en eftre ingrat. Au refte ie veoy en cette ville mille petites mireli- ficques à bon marché qu’on apporte de Cipre, de Candie, & Conftantinople. Sy bon vous femble ie vous en enuoyeray ce que mieux ie verray duiûble, tant à vous que à madifte Dame d’Eftifi^ac. Le port d’icy à Lyon n’en couftera rien. l’ay Dieu mercy expédié tout mon affaire & ne m’a courte que l’expé- dition des Bulles. Le Sainft Père m’a donné de fon propre gré la compofition & croy que trouuerez le moyen aiïez bon. Et n’ay rien par icelles impetré qui ne foit ciuile & iuridicque. Mais il y a fallu bien vfer de bon confeil, pour la formalité. Et vous ofe bien dire que ie n’y ay quafi en rien employé Monf. le Cardinal du Bellay, ny Mons"". rAmbafi"adeur, com- bien que de leur grâce s’y fulfent offerts à y employer non feulement leurs paroles & faueur mais entière- ment le nom du Roy.

MoNS. le n’ay encores baillé vos premières lettres