Page:Rabelais marty-laveaux 03.djvu/30

Cette page n’a pas encore été corrigée

22 LE CINQVIESME LIVRE.

tans d’icelle contrée quant font en danger de patir malefuade, par non auoir dequoy foy alimenter, & ne fcauoir ne vouloir rien faire, ne trauailler en quelque honneile art & mellier, ne auifi feablement à gens de bien foy afferuir. Ceux auiîi qui n’ont peu iouir de leurs amours, qui ne font paruenus à leurs entreprinfes & font defefperez. Ceux pareille- ment qui mefchantement ont commis quelque cas de crime, & lefquels on cerche pour à mort ignomi- nieufe mettre, tous auolent icy : icy ont leur vie afli- gnee, icy foudain deuiennent gras comme glirons, qui parauant elloient maigres comme pies : icy ont parfaifte ieureté, indemnité & franchife.

Mais demandoit Pantagruel, ces beaux oifeaux icy vne fois auolez, retournent ils iamais plus au monde où ils furent ponnus } Quelques vns, refpondit Aedi- tue, iadis bien peu bien à tard, & à regret. Depuis certaines eclipfes s’en eil : reuolé vne grande mouee par vertu des conftellations celeftes. Cela de rien ne nous mélancolie, le demeurant n’en a que plus grande pitance. Et tous, auant que reuoler, ont leur pan- nages laifle parmi les orties & efpines. Nous en trou- uafmes quelques vns reallement, & en recerchant d’auenturerencontrafmes vn pot aux rofes defcouuert.