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Comment nous vifujfmes le pays de Satin.

Chapitre XXIX.

OYEVX d’auoir veu la nouuelle religion des frères Fredons, na- uigafmes par deux iours : au troi- iiefme, defcouuric noftre Pilot vue Ifle, belle & delicieufe fur toutes autres : on Tappelloit l’Ifle de Frize : car les chemins eftoient de Frize. En icclle elloic le pays de Satin, tant renomn : ié entre les pages de Cour : duquel les arbres & herbes iamais ne perdoient fleur, ne feuilles, & eftoient de damas, & velous figuré : Les beftes & oifeaux eftoient de tapiflerie. Là nous vifmes plufieurs beftes, oifeaux & arbres, tels que les auons de par deçà, en figure^ grandeur, amplitude & cou- leur : excepté qu’ils ne mangeoient rien, & point ne chantoient, point aufli ne mordoient ils, comme font les nortres : plufieurs aufli y vifmes que n’auions cncores veu : entre autres y vifmes diuers Elephans, en diuerfe contenance : fur tous i’y notay les fix mafles & fix femelles, prefentez à Rome en théâtre, par leur inftituteur, au temps de Germanicus nep-