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le tiers livre.

oncle : pour les absenter de leurs femmes, & ce pendent soy reposer, & de rechief se auitailler pour mieux au retour combatre : quoy que souuent ilz n’ayent ne oncle ne tante. En pareille forme que le roy Petault apres la iournée des Cornabons, ne nous cassa proprement parlant, ie diz moy & Courcaillet, mais nous enuoya refraischir en nos maisons. Il est encores cherchant la sienne[1]. La marraine de mon grand pere me disoit, quand i’estois petit, que

Patenostres & oraisons,
Sont pour ceulx là qui les retiennent
Vn fiffre allans en fenaisons
Est plus fort que deux qui en viennent.

Ce que me induict en ceste opinion, est que les planteurs de vigne, à poine mangeoient raisins, ou beuuoient vin de leur labeur durant la premiere année : & les bastisseurs pour l’an premier, ne habitoient en leurs logiz de nouueau faictz, sur poine de y mourir : suffocquez par deffault de expiration, comme doctement a noté Galen. lib. 2. de la difficulté de respirer. Ie ne l’ay demandé sans cause bien causée : ne sans raison bien resonnante. Ne vous desplaise.


  1. En nos maiſons. Il eſt encores cherchant la ſienne.

    … S’il trouue mon logis
    Plus fort ſera que le deuin.

    (Villon, Grand teſtament, XCIII, p. 62)