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Comment Pantagruel raisonne sus la dicession des ames Heroicques : & des prodiges horrificques qui præcedèrent le trespas du feu seigneur de Langey.

Chapitre XXVII.



Ie ne vouldroys (dist Pantagruel continuant) n’avoir pati la tormente marine, laquelle tant nous a vexez & travaillez, pour non entendre ce que nous dict ce bon Macrobe. Encores suys ie facilement induict à croyre ce qu’il nous a dict du comète veu en l’air par certains iours præcedens telle dicession. Car aulcunes telles ames sont tant nobles, precieuses, & Heroicques, que de leur deslogement & trespas nous est certains iours davant donnée signification des cieulx. Et comme le prudent medicin voyant par les signes prognosticz son malade entrer en decours de mort, par quelques iours davant advertist les femme, enfans, parens, & amis du decès imminent du mary, père, ou prochain, affin qu’en ce reste de temps qu’il a de vivre, ilz l’admonnestent donner ordre à sa maison, exhorter & benistre ses enfans, recommander la viduité de sa femme, declairer ce qu’il sçaura estre necessaire à l’entretenement des pupilles, & ne soyt de mort surprins