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chapitre xlviii.

bras ſeculier, & Iuſtice politicque, inſtans fierement & contendens eſtre de tel cas faicte exemplaire punition. Mais ne en æquité naturelle, ne en droict des gens, ne en loy Imperiale quelconques, n’a eſté trouuée rubricque, paragraphe, poinct, ne tiltre, par lequel fut poine ou torture à tel faict interminée : Raiſon obſiſtante, Nature repugnante. Car home vertueux on monde n’eſt, qui naturellement & par raiſon plus ne ſoit en ſon ſens perturbé, oyant les nouuelles du rapt, diffame, & deſhonneur de ſa fille, que de ſa mort. Ores eſt qu’vn chaſcun trouuant le meurtrier ſus le faict de homicide en la perſone de ſa fille iniquement & de guet à pens, le peut par raiſon, le doibt par nature occire ſus l’inſtant, & n’en ſera par iuſtice apprehendé. Merueilles doncques n’eſt, ſi trouuant le ruffien, à la promotion du Taulpetier, ſa fille ſubornant, & hors ſa maiſon rauiſſant, quoy qu’elle en feuſt conſentente, les peut, les doibt à mort ignominieuſement mettre, & leurs corps iecter en direction des beſtes brutes, comme indignes de recepuoir le doulx, le deſyré, le dernier embraſſement de l’alme & grande mere, la Terre, lequel nous appelions Sepulture.

Filz treſcher, apres mon decés, guardez que telles loigs ne ſoient en ceſtuy Royaulme receues : tant que ſeray en ce corps ſpirant & viuent, ie y donneray ordre treſbon auec l’ayde de mon Dieu. Puis doncques que de voſtre mariage ſus moy vous deportez, i’en ſuis d’opinion. Ie y pouruoiray. Apreſtez vous au voyage de Panurge. Prenez auecques vous Epiſtemon, frere Ian, & aultres que choiſirez. De mes theſaurs faictez à voſtre plein arbitre. Tout ce que ferez, ne pourra ne me plaire. En mon arcenac de Thalaſſe prenez equippage tel que vouldrez : telz