Page:Rabelais marty-laveaux 02.djvu/185

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Comment Pantagruel persuade à Panurge prendre
conseil de quelque fol.


Chapitre XXXVII.


Pantagrvel soy retirant, aperceut par la guallerie Panurge en maintien de vn resueur rauassant, & dodelinant de la teste, & luy dist. Vous me semblez à vne souriz empegée : tant plus elle s’efforce soy depestrer de la poix, tant plus elle s’en embrene. Vous semblablement efforsant issir hors les lacs de perplexité, plus que dauant y demourez empestré, & n’y sçay remede fors vn. Entendez. I’ay souuent ouy en prouerbe vulguaire, Qu’vn fol enseigne bien vn saige. Puys que par les responses des saiges n’estez à plein satisfaict, conseillez vous à quelque fol. Pourra estre que ce faisant, plus à vostre gré serez satisfaict & content. Par l’aduis, conseil, & prædiction des folz vous sçauez quants princes, roys, & republicques ont esté conseruez, quantes batailles guaingnées, quantes perplexitez dissolues. Ia besoing n’est vous ramenteuoir les exemples. Vous acquiescerez en ceste raison. Car come celluy qui de prés regarde à ses affaires priuez & domesticques, qui est vigilant & attentif au gou-