c. auorté. | c. eſchalloté. |
c. ſyndicqué. | c. farfouillant. |
c. belutant. | c. culbutant. |
Couillon hacquebutant, couillon culletant frere Ian mon amy, ie te porte reuerence bien grande, & te reſeruoys à bonne bouche : ie te prie, diz moy ton aduis. Me doibs ie marier ou non ? Frere Ian luy reſpondit en alaigreſſe d’eſprit, diſant. Marie toy de par le Diable, marie toy, & carrillonne à doubles carrillons de couillons. Ie diz & entends le plus touſt que faire pourras. Des huy au ſoir faiz en crier les bancs[1] & le challit. Vertus Dieu, à quand te veulx tu reſeruer ? Sçaiz tu pas bien, que la fin du monde approche ? Nous en ſommes huy plus pres de deux trabutz & demie toiſe, que n’eſtions auant hier. L’Antichriſt eſt deſia né, ce m’a lon dict. Vray eſt que il ne faict encores que eſgratigner ſa nourriſte & ſes gouuernantes : & ne monſtre encores les theſaurs. Car il eſt encores petit. Creſcite. Nos qui viuimus. Multiplicamini[2], il eſt eſcript. C’eſt matiere de breuiaire. Tant que le ſac de bled ne vaille trois patacz, & le buſſart de vin, que ſix blancs. Vouldrois tu bien qu’on te trouuaſt les couilles pleines au iugement ? dum venerit iudicare[3]. Tu as (diſt Panurge) l’eſprit moult limpide & ſerain, frere Ian couillon Metropolitain, & parlez pertinemment, C’eſt ce dont Leander de Abyde en Aſie, nageant par la mer Helleſponte pour viſiter s’amie Hero de Seſte en Europe, prioit Neptune & tous les Dieux marins.
Si en allant ie ſuys de vous choyé,
Peu au retour me chault d’eſtre noyé.[4]
Il ne vouloit poinct mourir les couilles pleines.
- ↑ Faiz en crier les bancs. Jeu de mots : « fais publier les bans. » L’allusion libre est très nettement déterminée par l’orthographe bancs et par le complément : « & le challit. »
- ↑ Creſcite. Nos qui viuimus (benedicemus Domino). Multiplicamini. « Croissez. Nous qui vivons (nous bénissons le Seigneur. — Ps. CXIII, 18). Multipliez. »
- ↑ Dum venerit iudicare. « Tandis qu’il viendra juger. »
- ↑ Peu au retour me chault d’eſtre noyé.
Parcite, dum propero ; mergite, dum redeo.