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L’estude de Gargantua, selon la discipline de ses precepteurs sophistes.

Chapitre XXI.



Les premiers jours ainsi passez et les cloches remises en leur lieu, les citoyens de Paris, par recongnoissance de ceste honnesteté, se offrirent d’entretenir et nourrir sa jument tant qu’il luy plairoit, — ce que Gargantua print bien à gré, — et l’envoyerent vivre en la forest de Biere. Je croy qu’elle n’y soyt plus maintenant. Ce faict, voulut de tout son sens estudier à la discretion de Ponocrates ; mais icelluy, pour le commencement, ordonna qu’il feroit à sa maniere accoustumée, affin d’entendre par quel moyen, en si long temps, ses antiques precepteurs l’avoient rendu tant fat, niays et ignorant.

Il dispensoit doncques son temps en telle façon que ordinairement il s’esveilloit entre huyt et neuf heures, feust jour ou non ; ainsi l’avoient ordonné ses regens antiques, alleguans ce que dict David : Vanum est vobis ante lucem surgere.

Puis se guambayoit, penadoit et paillardoit parmy le lict quelque temps pour mieulx esbaudir ses esperitz animaulx ; et se habiloit selon la saison, mais