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d’une vieille que n’avoit dens en gueulle, encores disoit elle : Bona lux. Et Thobie (cap. v) quand il eut perdu la veue, lors que Raphael le salua, respondit : « Quelle joye pourray je avoir, qui poinct ne voy la lumiere du ciel ? » En telle couleur tesmoignerent les anges la joye de tout l’univers à la Resurrection du Saulveur (Joan. xx) et à son Ascension (Act. j). De semblable parure veit Sainct Jean Evangeliste (Apocal. iiij et vij) les fideles vestuz en la celeste et beatifiée Hierusalem.

Lisez les histoires antiques, tant Grecques que Romaines. Vous trouverez que la ville de Albe (premier patron de Rome) feut et construicte et appellée à l’invention d’une truye blanche.

Vous trouverez que, si à aulcun, après avoir eu des ennemis victoire, estoit decreté qu’il entrast à Rome en estat triumphant, il y entroit sur un char tiré par chevaulx blancs ; autant celluy qui y entroit en ovation ; car par signe ny couleur ne pouvoyent plus certainement exprimer la joye de leur venue que par la blancheur.

Vous trouverez que Pericles, duc des Atheniens, voulut celle part de ses gensdarmes, esquelz par sort estoient advenus les febves blanches, passer toute la journée en joye, solas et repos, cependent que ceulx de l’autre part batailleroient. Mille aultres exemples et lieux à ce propos vous pourrois je exposer, mais ce n’est icy le lieu.

Moyennant laquelle intelligence povez resouldre un probleme, lequel Alexandre Aphrodise a reputé insolube : « Pourquoy le leon, qui de son seul cry et rugissement espovante tous animaulx, seulement crainct et revere le coq blanc ? » Car (ainsi que dict Proclus, lib. De Sacrificio et Magia ) c’est parce que la presence