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Lettres que un messagier aporta à Pantagruel d’une dame de Paris, et l’exposition d’un mot escript en un aneau d’or.

Chapitre XXIIII.



Quand Pantagruel eut leue l’inscription, il feut bien esbahy, et, demandant au dict messagier le nom de celle qui l’avoit envoyé, ouvrit les lettres, et rien ne trouva dedans escript, mais seulement un aneau d’or, avecques un diament en table. Lors appella Panurge et luy monstra le cas.

À quoy Panurge luy dist que la fueille de papier estoit escripte, mais c’estoit par telle subtilité que l’on n’y veoit poinct d’escripture.

Et pour le sçavoir, la mist auprès du feu, pour veoir si l’escripture estoit faicte avec du sel ammoniac destrempé en eau.

Puis la mist dedans l’eau, pour sçavoir si la lettre estoit escripte du suc de tithymalle.

Puis la monstra à la chandelle, si elle estoit poinct escripte du jus de oignons blans.

Puis en frotta une partie d’huile de noix, pour veoir si elle estoit poinct escripte de lexif de figuier.

Puis en frotta une part de laict de femme allaictant sa fille premiere née, pour veoir si elle estoit poinct escripte de sang de rubettes.

Puis en frotta un