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Comment Panurge feist quinaud l’Angloys, qui arguoit par signe.

Chapitre XIX.



Adoncques, tout le monde assistant et escoutant en bonne silence, l’Angloys leva hault en l’air les deux mains separement, clouant toutes les extremitez des doigtz en forme qu’on nomme en Chinonnoys cul de poulle, et frappa de l’une l’aultre par les ongles quatre foys ; puys les ouvrit, et ainsi à plat de l’une frappa l’aultre en son strident. Une foys de rechief les joignant comme dessus, frappa deux foys, et quatre foys de rechief les ouvrant ; puys les remist joinctes et extendues l’une jouxte l’aultre, comme semblant devotement Dieu prier.

Panurge soubdain leva en l’air la main dextre, puys d’ycelle mist le poulse dedans la narine d’ycelluy cousté, tenant les quatre doigtz estenduz et serrez par leur ordre en ligne parallele à la pene du nez, fermant l’œil gausche entierement et guaignant du dextre avecques profonde depression de la sourcile et paulpiere ; puys la gausche leva hault, avecques fort serrement et extension des quatre doigtz et elevation du poulse, et la tenoyt en ligne directement correspondente