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AVERTISSEMENT.

& il l’a établie à nouveau, beaucoup moins exact en ce point que MM. Burgaud des Marets & Rathery, qui adoptent dans leur ensemble les habitudes, je n’ose dire les règles, de la ponctuation d’alors. Du reste, si on l’examine de près, l’on s’aperçoit qu’elle était beaucoup plus constante que l’orthographe elle-même, & que qui adopte l’une ne peut guère rejeter l’autre.

Bien plus, s’il fallait nécessairement choisir, si, au lieu de se piquer d’une fidélité absolue & complète, on était forcé de se contenter d’une demi exactitude, mieux vaudrait encore conserver la ponctuation que l’orthographe. Celle-ci, précieux témoignage de l’usage du temps, est fort importante pour l’histoire de la littérature & de la langue ; mais celle-là, plus personnelle, plus intime, affecte davantage la pensée même de l’écrivain.

Qu’on n’aille pas conclure de ce que je viens de dire que je n’oserais, en constituant un texte, ni ajouter une virgule, ni déplacer un point ; il y a certes des modifications légitimes, indispensables ; mais il faut se garder de substituer à la ponctuation du XVIe siècle la ponctuation savante & compliquée que les imprimeurs ont laborieusement constituée pour les nécessités de la langue du XIXe.

À cette époque de longues périodes, on ménageait les signes de ponctuation plus que nous ne le faisons