Page:Rabelais - Pantagruel, ca 1530.djvu/59

Cette page a été validée par deux contributeurs.

dun rancon de tisserant dont on faict les suppositoires a ceulx qui ne veulent resigner, sinon a beau ieu bel argent. Car lusance commune de la loy Salicque est telle, que le premier boutefeu qui escornifle la vache qui mousche en plain chant de Musicque, sans solfier les poinctz des salvatiers, doibt en temps de peste charger son pauvre membre de mousse cueillie alors quon se morfond a la messe de minuyct, pour bailler lestrapade a ces vins blancs dAniou qui font la iambette collet a collet a la mode de Bretaigne. Concluant comme dessus avecques despens, dommaiges, et interetz. Apres que le seigneur de Humevesne eut acheve, Pantagruel dist au seigneur de Baisecul. Mon amy voulez vous plus riens replicquer ? a quoy respondit Baisecul. Non monsieur : car ie nen ay dit que la verite, et pour dieu donnez fin a nostre different, car nous ne sommes pas icy sans grand frais. Alors Pantagruel se leve, et assemble tous les Presidens, Conseillers, et Docteurs la assistans, et leur dist. Or ca messieurs, vous avez ouy vive vocis oraculo le different dont il est question, que vous en semble ? A quoy respondirent. Nous lavons veritablement ouy, mais nous ny avons entendu au diable la cause. Par ce nous vous prions una voce et supplions par grace, que veuillez donner la sentence telle que verrez, et ex nunc pro ut ex tunc nous avons aggreable, et ratifions de noz plains consentemens. Et bien messieurs, dist Pantagruel, puisquil vous plaist ie le feray, mais ie ne trouve pas le cas tant difficile que vous le faictes. Vostre paraphe Caton, la loy Frater, la loy Gallus, la loy Quinque pedum, la loy Vinum, la loy Si dominus, la loy Mater, la loy Mulier bona, la loy Si