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de tous les austres, ung iour quilz estoient tous philogrobolisez de cerveau, leur dist. Messieurs ia long temps a que sommes icy sans riens faire que despendre, et ne povons trouver sons ny rime en ceste matiere, et tant plus y estudions tant moins y entendons, qui nous est une grand honte et charge de conscience, et a mon advis nen sortirons que a deshonneur : car nous ne faisons que ravasser en noz consultations. Mais voicy que iay advise, vous avez bien ouy parle de ce grand personnagge nomme maistre Pantagruel, lequel on a congneu estre scavant dessus la capacite du temps de maintenant, es grandes disputations quil a tenues contre tous publicquement. ie suis dopinion, que nous le appellons, et conferons de cest affaire avecques luy : car iamais homme nen viendra a bout si cestuy la nen vient. A quoy voulentiers consentirent tous ces conseillers et docteurs : et de faict lenvoyerent querir sur lheure, et le prierent vouloir ung peu veoir le proces, et leur en faire le rapport tel que luy sembleroit en vraye science legale, et luy livrerent les sacs et pantarques entre ses mains, qui faisoient presque le fais de quatre gros asnes couillars. Mais Pantagruel leur dist. Messeigneurs, les deux seigneurs qui ont ce proces entre eulx, sont ilz encore vivans ? A quoy luy fust respondu, que ouy. De quoy diable donc (dist il) servent tant de fatrasseries de papiers et copies que me baillez ? Ne vault il pas beaucoup mieulx les ouyr de leur vive voix narrer leur debat, que lire ces babouyneries icy, qui ne sont que tromperies, cautelles diabolicques de Cepola, et superstitions de droict ? Car ie suis sceur que et vous et tous ceulx par les mains desquelz a passe le proces, y avez machine