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Gargantua et Pantagruel

VIE DE RABELAIS


La fantaisie qui préside aux prouesses de Gargantua et de Pantagruel a débordé du roman sur la vie de l’auteur. Elle l’a fait naître dans un cabaret, au bruit des pots et des chansons, la même année que Luther et Raphaël, en 1483.

La vérité est que François Rabelais a vu le jour une dizaine d’années plus tard, à Chinon, ou plus probablement à la Devinière, petite maison des champs que sa famille possédait à une lieue et demie de la ville, Son père, Antoine Rabelais, sénéchal de Lerné, conseiller et avocat au siège de Chinon, suppléant du lieutenant particulier, mourut vers la fin de 1534, laissant, outre la Devinière, le château et maison noble de Chavigny-en-Vallée (Maine-et-Loire), la métairie de la Pomardière, et plusieurs autres biens dans les paroisses de Chinon, de Seuilly et de Cinais (Indre-et-Loire). Sa maison d’habitation, en rapport avec sa fortune, se trouvait à Chinon, rue de la Lamproie, no 15, à l’emplacement désigné aujourd’hui par une plaque commémorative.

Nous voilà loin de l’aubergiste, et même de l’apothicaire imaginé par les biographes !

Une autre tradition, conforme cette fois à la vraisemblance, veut que le grand Tourangeau ait commencé ses études à l’abbaye bénédictine de Seuilly, voisine de la Devinière, et