Par donc la rapacité violente de l’aimant, les lames d’acier, par occulte et admirable institution de nature, pâtissaient[1] cetui mouvement. Conséquemment, les portes y étaient lentement ravies et portées, non toujours toutefois, mais seulement l’aimant susdit ôté, par la prochaine cession[2] duquel l’acier était de l’obéissance qu’il a naturellement à l’aimant absous[3] et dispensé, ôtées aussi les deux poignées de scordon[4], lesquelles notre joyeuse lanterne avait, par le cordon cramoisi, éloignées et suspendues, parce qu’il mortifie l’aimant et dépouille de cette vertu attractive.
En l’une des tables susdites, à dextre, était exquisitement insculpé[5], en lettres latines antiquaires, ce vers iambique sénaire[6] :
Les destinées mènent celui qui consent, tirent celui qui refuse. En l’autre, je vis à senestre, en majuscules lettres, élégantement insculpée, cette sentence :
COMMENT LE PAVÉ DU TEMPLE ÉTAIT FAIT PAR EMBLÉMATURE ADMIRABLE.
Lues ces inscriptions, jetai mes yeux à la contemplation du magnifique temple, et considérais l’incrédible compacture[7] du pavé, auquel, par raison, ne peut être ouvrage comparé quiconque, soit ou ait été dessous le firmament, fût-ce celui du temple de Fortune en Préneste, au temps de Sylla, ou le pavé des Grecs, appelé Asarotum, lequel fit Sosistratus en Pergame. Car il était ouvrage tesseré[8], en forme de petits carreaux, tous de pierres fines et polies, chacune en sa couleur naturelle, l’une de jaspe rouge, teint plaisamment de diverses macules[9], l’autre d’ophite, l’autre de porphyre, l’autre de lycophtalmie[10], semé de scintilles[11] d’or, menues comme atomes, l’autre d’agathe, à ondes de petits flammeaux[12] confus et sans ordre, de couleur lactée, l’autre de calcédoine très cher, l’autre, de jaspe vert, avec certaines veines rouges et jaunes, et étaient en leur assiette départies[13] par ligne diagonale.