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Comme bien faire sçavoit Homere paragon de tous philologes, et Ennie père des poëtes latins, ainsi que tesmoigne Horate, quoy qu’un malautru ait dict, que ses carmes sentoyent plus le vin que l’huile, Autant en dist un Tirelupin de mes livres, mais bren pour luy. L’odeur du vin ô combien plus est friant/ riant/ priant/ plus celeste, & delicieux que d’huile. Et prendray autant à gloire qu’on die de moy, que plus en vin ay despendu que en huyle, que feinst Demosthenes, quand de luy on disoit, que plus en huyle que en vin despendoit. À moy n’est que honneur et gloire, d’estre dict et reputé bon gaultier et bon compaignon : & en ce nom suis bien venu en toutes bonnes compaignies de Pantagruelistes : à Demosthenes fut reproché par un chagrin que ses oraisons sentoyent comme la serpillière d’un hord & sale huilier. Pourtant interpretez tous mes faictz et mes dictz en la perfectissime partie, ayez en reverence le cerveau caseiforme qui vous paist de ces belles billes vezées, et à vostre povoyr tenez moy tousiours ioyeux. Or esbaudissez vous mes amours, & guayement lisez le reste : tout à l’aise du corps et au profict des reins.

Mais escoutaz vietz d’azes, que le mau
lubec vous trousque : vous soub-
vieigne de boyre à my pour la
pareille : et ie vous plegeray
tout are metys.