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tres malheureux vo ne valez rien. La terre ne porte gens plus meschans que vous estes. Ie le sçay bien : ne clochez pas davant les boyteux. Iay exercé la meschanceté avecques vous. Par la rate dieu, ie advertiray le Roy des enormes abus que sont forgez ceans, et par vos mains et meneez. Et que ie soye ladre, s’il ne vous faice tous vifz brusler comme bougre traitres, hereticques, & seducteurs ennemys de dieu & de vertus. À ces motz prindrent articles contre luy. Luy de lauftre costé les feist actionner. Somme, le procès feut retenu par la court, & y est encore s. Les Sorbonicoles sur ce poince feirent veu de ne soy descroter : maistre Ianot avecques ses adherens feist veu de ne se mouscher, iusques à ce qu’en feust dice par arrest deffinitif. Par ces veuz sont iusques à présent demourez & croteux & morveux, car la court n’a encore s bien grabelé toutes les pièces. L’arest sera donné es prochaines Calendes grecques. C’est à dire : iamays. Comme vous sçavez qu’ilz sont plus que nature, & contre leurs articles propres. Les articles de Paris, chantent que dieu seul peult fayre choses infinies. Nature, rien ne faict immortel : car elle mect fin & periode à toutes choses par elle produictes. Car omnia orta cadunt &c. Mays ces avalleurs de frimars font les procès davant eulx pendens, & infinitz & immortelz. Ce que faisans ont donné lieu, & verifié