Page:Rabelais - Gargantua, Juste, Lyon, 1535.djvu/162

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tenu, qu’en tous les sermons que iamais nous feurent preschez en nostre ville. C’est (dist Gargantua) ce que dist Platon lib. v. de rep. que lors les republicques seroient heureuses, quand les roys philosopheroient, ou les philosophes regneroient. Puis leur feit emplir leurs bezaces de livres, & leurs bouteilles de vin, & à chascun donna cheval pour soy soulaiger au reste du chemin, & quelques carolus pour vivre.


Comment Grandgouzier traicta humainement Toucquedillon prisonnier. xxxxx Chap. xliiij.

Vignette 162
Vignette 162

Oucquedillon fut presenté à Grandgouzier, et interrogé par icelluy sus l’entreprinze & affayres de Picrochole, quelle fin il pretendoyt par cest tumultuaire vacarme. À quoy respondoyt, que sa fin & sa destinée estoyt de conquester tout le pays s’il povoyt, pour l’iniure faicte à ses fouaciers. C’est (dist Grandgouzier) trop entreprint, qui trop embrasse peu estrainct. Le temps n’est plus d’ainsi conquester les royaulmes avecques dommaige de son prochain frère christian, ceste imitation des anciens, Hercules, Alexandre, Hannibalz, Scipions, Cesars, & aultres telz est contraire à la profession