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PANTAGRUEL. 267

quelz. parceque en ce temps, comme ja bien apperçoy, tu tiens le premier ranc , je te notif‍ie que à toutes heures me 1 trouveras prest de 2 obtemperer à une chascune de tes requestes selon mon petit pouvoir, combien que plus de toy je deusse apprendre que toy de moy ; mais , comme as protesté, nous confererons de tes doubtes en- semble, et en chercherons la resolution jusques au fond du puis inespuisable auquel disoit Heraclite estre la verité cachée. Et 3 loue grandement la maniere d'ar— guer que as proposée : c‘est assavoir par signes , sans parler; car, ce faisant, toy et moy nous“ entendrons et serons hors de ces frapemens de mains que font ces hadaulxï‘ sophistes, quand on argue, alors qu‘on est au bon (le l'argument. Or demain je ne fauldray me6 trou— ver au lieu et heure que me as assigné; mais je te prye que entre nous n’y ait dehat ny tumulte", et que ne cherchons8 honeur ny applausement des hommes, mais la verite seule.

A quoy respondit Tlmumaste : Seigneur, Dieu te maintienne en sa grace, te remerciant de ce que ta haulte magnif‍icence tant se veult condesceudre à ma petite vilité! Or à Dieu jusques à demain. — A Dieu, distPantagruel . Messieurs, vous qui 9 lisez ce present es- cri pt, ne pensez que jamais gens plus feusseut eslevez“J et transportez en pensée que feurent toute celle nuict tant Thaumaste que Panlagruel : car letlict T haumaste dist au concierge de. l'hostel de Cluny, auquel il esloit loge, que de sa vie ne se estoit trouve tant alteré com— me il estoit celle“ nuict. Ill2 m‘est (disoit il} advis que

1. A, B : tu me. — 2. A, B: ail point de lumulle. -—— 8. A , à. - 5. . B:resolnlion,dom B : cherchons point. —— 9. A r, il la fauit trouver toi et moi. B: tous aultres qui.—m. A, B : EI. -— 1-. B: nous nous. -—— 5. ne penses pas que jamais il y A , B : badaulz manque. —_ eust gens plus esteus. — u. 6.A,B;'ame.—7.A,B: B:yeeile.—u.B:CertesiI.