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CHAPITRE X.

mort tragique de la mère d’ambroise.

Ambroise faisait des progrès dans la connaissance du négoce ; il avait des talents : l’infortune avait formé son esprit par la longue habitude où elle l’avait mis de réfléchir, et, dans un âge encore assez tendre, il avait toute la maturité que donnent le temps et l’expérience. Sa mère était épuisée par les larmes qu’elle avait versées ; la pauvreté et la douleur avaient sillonné ses traits ; et une vieillesse prématurée était le fruit de ses longues et continuelles angoisses. « Mon fils, » disait-elle quelquefois, « je ne saurais plus aimer la terre : mes maux m’en ont détachée. Quel meilleur usage puis-je faire du temps qui me reste, que de me préparer à ma fin qui s’approche ? J’emploie tout celui que je ne passe pas avec vous à méditer, à lire, à rendre à mon Dieu les hommages que je lui dois, et faire à mes semblables le peu de bien qui est en mon pou-