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préface

de ces hommes généreux qui défendirent leur cause avec autant d’intrépidité que d’éclat, et dans un moment où il y avait quelque mérite à le faire. La reconnaissance pour les services rendus aux pères ne doit elle pas être la vertu la plus élémentaire des enfants ?

Il est bon, d’ailleurs, il est salutaire pour notre piété que, suivant le conseil du prophète, nous nous enquérions des sentiers d’autrefois[1], sentiers douloureux que ces pères ont parcourus en gémissant, mais avec espérance. En voyant passer sous nos yeux cette longue série d’arrêts, de déclarations du roi et d’édits qui forment le code de persécution le plus complet et le plus effrayant que le génie du mal ait jamais inventé, nous serons parfois émus et troublés. Mais les bons exemples, comme les mauvais, sont contagieux ; et tout en bénissant Dieu qui a soutenu ces vaillants lutteurs dans leurs épreuves, nous sentirons sans doute monter à nos cœurs quelque désir de les imiter dans leur foi et leur héroïsme.

  1. Jérémie, vi, 16.