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préface

le caractère du héros, et que nous ne voudrions pas mettre entre toutes les mains.

En outre du titre changé et des trois derniers chapitres ajoutés, Jacob Vernes avait feint que ces Anecdotes de la vie d’Ambroise Borély avaient été « recueillies par W. Jesterman, » et il l’indiquait dans le titre. Il avait aussi ajouté ces mots : « Ouvrage traduit de l’anglais, et trouvé parmi les papiers de M. de Voltaire. » Ce philosophe était mort quelques mois auparavant, et son nom mis en vedette devait servir d’amorce aux acheteurs. Cette dernière fiction a été supprimée dans l’édition que nous reproduisons ; mais le nom de Williams Jesterman se retrouve dans la première page[1].

Rabaut Saint-Étienne avait traité son petit livre de « bagatelle ; » toutefois il fut impatient de connaître l’accueil qui lui serait fait par le public : un père n’est jamais indifférent au sort de ses enfants. Il écrit à

  1. L’ouvrage porte la fausse indication : Londres 1779. En réalité, c’est à Genève qu’il fut imprimé. C’était un moyen de rendre moins difficile son entrée et sa vente dans le royaume. — C’est un in-8o de 118 pages, avec cette épigraphe : Nec postera credent sæcula (les siècles futurs ne le croiront pas).