Page:Rabaut - Le vieux Cévenol, 1886.djvu/156

Cette page a été validée par deux contributeurs.
155
mort de la femme d’ambroise.

parties, et la cohabitation sous le nom de mari et de femme formaient pour eux le mariage, la loi n’ayant pu entendre qu’ils ne se mariassent point.

Peu content de ces précautions, Ambroise fit venir des consultations des diverses universités d’Allemagne et surtout de ces écoles célèbres où l’on enseigne le droit naturel, base de tous les droits possibles qui s’en sont prodigieusement écartés. Elles furent d’un avis plus favorable encore, parce que, disait Ambroise, elles n’avaient point de préjugés à ménager. Il écrivit en Hongrie où il y a dix-huit cent mille protestants, et leur fit demander s’ils étaient illégitimes ; ils répondirent que non ; qu’on n’avait pas assez d’esprit dans leur pays pour imaginer ces distinctions subtiles. Il écrivit enfin à Rome, dont les opinions règlent celles de l’univers ; il demanda ce qu’on y pensait sur le mariage, ou au moins ce que l’on y faisait, car il n’est pas nécessaire qu’il y ait de l’accord entre les opinions et les actions. Un vieux docteur de la propagande lui répondit qu’à la vérité on y enseignait que le mariage consiste dans le sacrement, mais qu’au fond ils pensaient qu’un mariage était valide, quoique privé de la grâce sacramentale, lorsqu’il était contracté par ceux auxquels le sacrement est refusé ; qu’ils se conduisaient ainsi avec les Juifs qui portent du commerce et de l’argent dans leur pays dénué d’habitants et d’industrie ; qu’on avait chargé autre-