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CHAPITRE XVII.

mort de la femme d’ambroise. il a un procès pour son mariage ;
il le perd et se retire en angleterre.

Ambroise se croyait enfin à l’abri des coups du sort. Il s’était marié, et se livrait tout entier aux délicieuses impressions de l’union la plus parfaite qui exista jamais. Il faut avoir éprouvé les coups redoublés de l’infortune pour pouvoir savourer le bonheur. Mais ses peines n’étaient pas encore terminées : sa femme lui fut enlevée quelque temps après qu’elle l’eut rendu père. Le désespoir fut extrême dans cette âme forte et sensible ; rien ne pouvait le distraire de la profonde tristesse dans laquelle il était enseveli ; sa mélancolie le reprit, et il se serait dégoûté de la vie comme il l’était des hommes et de la société, si la tendresse paternelle ne l’eût ramené sans cesse auprès du berceau qui renfermait le gage de la plus vive amitié et l’aliment de la plus juste douleur.