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CHAPITRE XV.

nouvelles aventures d’ambroise.

Qu’est-ce que cet attachement que nous avons pour la contrée où nous sommes nés, auquel on donne le nom imposant d’amour de la patrie ? Si nous regrettons les lieux où nous avons pris jadis des amusements dont le souvenir nous est agréable, n’est-ce point que l’homme, mécontent du présent, aime à regretter le passé, par la même raison qui lui fait aimer à former des projets et des espérances pour l’avenir ? Se plairait-on à se rappeler les plaisirs, d’ailleurs assez insipides, de son village ou de sa petite ville, les maisons, les champs, les bois que l’on a parcourus dans sa jeunesse, si l’on était véritablement satisfait de sa situation actuelle ?

Ce mécontentement du présent a, dit-on, une influence plus sensible dans l’atmosphère de Londres. Ambroise l’éprouva : il avait le spleen ; et dans ses accès de mélancolie, il regrettait sa petite ville, les coteaux qui l’entourent, le torrent