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CHAPITRE XII.

ambroise est arrêté.

C’est pourtant un assez bon siècle que le nôtre. On ne brûle plus de petits enfants dans les bras rougis d’une statue de cuivre ; on n’imite nulle part le taureau de Phalaris ; on ne voit plus sept ou huit princes suivis de tous leurs sujets, aller envahir, avec une croix rouge sur la poitrine ou sur l’épaule, les États d’un prince voisin ; pas un monarque ne songe à répéter la petite saignée de la Saint-Barthélemy ; et je crois même qu’il y a plus de trente ans qu’on n’a brûlé aucun sorcier ni aucun hérétique. J’avoue franchement que j’aime assez ce calme paisible de nos mœurs, et que puisqu’il faut que dans l’histoire de l’humanité il y ait de longues scènes de massacres, de brûleries, d’emprisonnements et autres tragédies nationales, j’aime beaucoup mieux que tout cela soit passé. J’observe même, avec quelque plaisir, que nos mœurs prennent une pente douce vers la concorde et le support : il se fait par-ci par-là