Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/92

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
78
JUSTINE.

cœur et soutenait son courage ; mais elle n’en ressentait que plus vivement la crainte de compromettre la liberté et peut-être la vie de Georges : elle le supplia de nouveau de l’abandonner, puis de se sauver seul.

— Songez que votre mère vous attend, lui dit Justine.

— Ma mère ! mais elle me repousserait, mais elle me maudirait, si elle savait que j’aye refusé de secourir une infortunée que la providence même semble avoir mise sous ma protection.

Justine pleurait ; et, pour la première fois depuis la mort de son père, ses larmes étaient douces.

— Georges, dit-elle, que la volonté de Dieu soit faite ; je ne me sens plus de forces que pour vous obéir et vous aimer…