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LE SACRIFICE.

divine, vous sentez que l’amour impérieux que j’éprouve pour vous m’ôte la force de renoncer à mes avantages…

— Vous ne parlez pas sérieusement, monsieur Albert ; non, cela est impossible.

— Très-sérieusement, je vous jure. Il ne tient qu’à vous que votre protégé soit placé en tête du tableau avec des recommandations soignées, tapées dans le bon style, de ces notes qui n’ont jamais manqué leur effet. Et pour cela, qu’est-ce que je vous demande ?… cette grâce, celle de ne pas vous quitter d’ici à demain…

— Oh ! c’est horrible, monsieur !… si jeune encore et si corrompu !…

— Allons, trop séduisante prêcheuse, ne nous fâchons pas et n’en parlons plus. Au fait, il serait mal de faire un passe-droit de cette nature ; il y a là tant de pauvres diables