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LE SACRIFICE.

donne un certain charme, y ajoute un je ne sais quoi qui vaut son prix… Mais il ne faut pas que cela traîne trop en longueur.

Définitivement nous allons frapper le grand coup, lâcher le sine qua non !

Justine cependant ne perdait pas courage ; déjà, à plusieurs reprises, elle avait pu voir Georges et lui parler, et chaque fois elle n’avait rien négligé pour le consoler, en lui faisant espérer un prompt adoucissement aux maux qui l’accablaient. Oh ! comme elle avait souffert à la vue de son bien-aimé traînant une lourde chaîne au milieu de ces êtres dégradés auxquels pour la plupart il ne restait plus rien de l’homme ! Et Georges non plus n’était désormais pas compté pour un homme ; il n’était plus Georges Valmer, il était le galérien no tant. L’âme de la pauvre fille se brisait en pensant aux tortures