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JUSTINE.

vous donnez dans le travers comme un niais ; vous parlez de conscience comme des gens qui n’ont que cette bagatelle à vous offrir… Quand j’ai vu cela, j’ai éprouvé beaucoup de peine… parce que, au fond, je vous avais reconnu des moyens. Mais c’est assez parler du passé ; quant au présent, nous n’avons rien à en dire ; c’est donc de l’avenir qu’il faut nous occuper. Vous pensez bien que je n’ai pas envie de pourrir ici ; car, indépendamment de ce que me doit la république, j’ai, en lieu sûr, de quoi vivre fort honnêtement, c’est-à-dire sans m’occuper du lendemain. Je ne vous abandonnerai pas ; nous partirons ensemble, et, avec un peu de bonne volonté, vous aurez bientôt recouvré ce que vous avez perdu… Mais, je vous en prie, plus de folies de jeunesse, plus de coups de tête ; une seconde faute est bien plus difficile à réparer qu’une première. Je serais désespéré d’être obligé de vous abandonner dans la mauvaise fortune ; mais je