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LE MAIRE ET LE CURÉ.

que mon corps a souffert. Depuis deux jours je marche et je n’ai pas mangé, je meurs d’inanition.

— C’est singulier ! dit le curé.

Et il avala d’un trait un énorme verre de bordeaux.

— Encore une mendiante, murmura la servante, on ne voit que ça à présent… Fiez-vous donc à la mine !

— Thérèse, reprit le pasteur, n’avez-vous pas quelques débris de pôt-au-feu à donner à cette fille ?… Ma chère enfant, je dois vous dire que vous faites de bien bonne heure un fort vilain métier.

— Ah ! mon père, si vous saviez…

Je sais que vous ferez une vilaine fin, et