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LE ROI IMPROVISÉ.

Les choses allaient le mieux du monde ; M. de Kakerboc et sa noble famille étaient dans l’enchantement. Une seule chose me contrariait : nous avions beaucoup marché ce jour-là ; je me sentais un appétit d’enfer, et notre hôte, qui avait déjà donné des ordres pour que le plus bel appartement du château fût mis à ma disposition, n’avait pas l’air de penser que le roi et son trésorier pouvaient avoir faim. Je me décidai à prendre l’initiative.

— Monsieur le duc, dis-je, je veux souper avec vous ce soir.

Ce fut le coup de grâce ; Risbac retint le pauvre homme au moment où il allait de nouveau se jeter à mes pieds.

Le repas, me parut délicieux ; je mangeai comme quatre, et cependant j’étais vivement préoccupé par les beaux yeux de la