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JUSTINE.

— Dans tout ce que vous dites, répliqua Georges, j’aperçois un mal et je ne vois point de remède.

— Vraiment, sur ce point, mon garçon, je n’en sais pas plus que toi, et c’est pour cela que j’ai horreur de ces faux docteurs qui, au risque de nous tuer, nous bâclent des ordonnances à tort et à travers sous le prétexte de nous guérir… Eh ! imbéciles, guérissez-vous vous-mêmes ; fouillez votre cœur, si vous en avez un ; sondez ses plaies, et rendez-vous justice ; n’injuriez pas votre frère parce que, marchant du même pas que vous sur le grand chemin de l’existence, il dévie à droite alors que vous déviez à gauche.

— Tout cela, mon vieil ami, reprit Georges, ne peut que me faire désirer plus vivement d’entendre le récit de vos aventures, et je suis sûr que ma bonne mère et ma chère Justine l’entendraient aussi avec le plus grand plaisir.