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JUSTINE.

et quelques bouteilles de vin, se coucha sans avoir mangé.

Le lendemain, Georges fit des efforts incroyables pour ouvrir la porte ; mais elle était garnie en dehors de larges barres de fer et d’énormes verroux qui n’eussent pas cédé à des forces vingt fois plus considérables. Ce jour-là, Georges mangea le pain qui lui restait, et but une partie de son vin. Trois autres jours s’écoulèrent ; le peu de vivres du malheureux prisonnier étaient épuisées ; sa faiblesse et son désespoir augmentaient à chaque instant.

— Suis-je donc destiné à mourir de faim dans ce repaire ? s’écria-t-il ; ces scélérats n’avaient-ils pas d’autres moyens pour s’assurer de mon silence ?… Mais alors pourquoi cet or qu’ils m’ont laissé ?…

Le cinquième jour, Valmer se sentit ex-